Littérature gréco-romaine : Médée

La monstruosité est un sujet qui apparaît dans de nombreuses pièces tragiques de l' Antiquité, le personnage de Médée fait partie de cette famille. La pièce de Sénèque, est une réécriture du mythe, immortalisé par Euripide, l'histoire raconte le destin d'une femme répudiée qui par haine décide de se venger et accomplit pour cela, le plus horrible des meurtres : l'infanticide. Médée devient donc un monstre, le symbole de la folie qui déshumanise l'être humain ; dans cet extrait qui se situe au début du deuxième moment, le lecteur connaît déjà les malheurs de Médée et sa souffrance, ainsi que son désir de vengeance. Cet extrait est en quelques sorte une précision sur ses dessein mais aussi une justification de son futur crime. Contre cette démesure se dresse la Nourrice, qui tente d'apaiser la colère de Médée, son désir est de voir sa maîtresse s'enfuir au plus vite car comme nous l'indiquera la suite de la scène : Médée doit partir. Pourtant, le lecteur sait qu'elle ne s'enfuira pas avant d'avoir accompli ses méfaits et ce malgré les conseils de la Nourrice. Alors on se demander comment Sénèque écrit un réel conflit entre d'un côté la passion de Médée et de l'autre, la raisonnable Nourrice. Pour répondre à cette question, nous commencerons par décrire le rythme du conflit puis la morale et l'éthique de chacun des personnages.

Il y a bien deux parties distinctes dans ce dialogue, la première est la longue tirade de Médée et la seconde, les stichomythies entre celle-ci et la Nourrice.
Tout d'abord, la première partie, Médée s'exprime dans une tirade inquiétante et menaçante contre ses persécuteurs. Elle parle de Jason, sa fiancée et surtout Créon : « La faute repose tout entière sur Créon [...] », en effet Médée l'accuse de tout ses maux. Dans cette tirade, l'héroïne parle aussi de ses crimes commis pour Jason « l'enlèvement de la glorieuse parure de notre royaume, le dépeçage du petit compagnon d'une vierge impie, l'étalage