Mélanie klein, essais de la psychanalyse, 1947
Anna Freud garde une optique éducative centrée sur l’adaptation de l’enfant et sur le développement du surmoi. Klein, au contraire, procède comme avec les adultes, à l’exploration des mécanismes archaïques très précoces du nourrisson, et c’est en cela qu’elle innove dans les thérapies d’enfants, utilisant dans le transfert le jeu comme équivalent à la parole. Elle pense qu’il existe dès la naissance un moi primitif immature exposé à l’angoisse que provoque le conflit entre pulsions de vie et pulsions de mort, et qui se manifeste par l’amour et la haine. Deux types d’angoisse vont se succéder pendant les premiers mois de la vie et déterminer la structure du sujet : L’angoisse persécutrice ou paranoïde, et l’angoisse dépressive.
La position schizo- paranoïde prédomine les quatre premiers mois. Elle est marquée par trois mécanismes : Le Clivage de l’objet (le sein maternel) en « bon » et « mauvais » objet, la projection du mauvais objet et l’introjection du bon objet. L’enfant vit dans la dialectique gratification/ frustration. A ce stade, il a déjà des fantasmes, à entendre comme expression mentale des pulsions partielles. Ces fantasmes sont des défenses contre une réalité interne et externe encore indifférenciée. Si le fantasme de bon objet prévaut, l’enfant sera capable de projeter à l’extérieur ses pulsions destructrices. Au contraire, si le fantasme de mauvais objet domine, il sera envahi par l’angoisse persécutrice et adoptera des défenses psychotiques telles que le rejet de toutes expériences perspectives réelles, l’éclatement du moi et de l’objet, le morcellement corporel, et le repli sur soi. Pour Klein, la position schizo- paranoïde peut devenir le point d’ancrage des psychoses.
La position dépressive succède à