Mémoire sur les gens du voyage
L’histoire de ces femmes, venues d’ailleurs, est méconnue pour ne pas dire inexistante.
Pendant longtemps les historiens ont ignoré les femmes : « peut être ne les voyaient-ils pas ? » a écrit avec justesse Michèle Perrot, celle qui en France, a donné droit de cité à l’histoire des femmes. Pourtant dans le livre qu’elle a publié avec Georges Duby, « l’histoire des femmes en occident », on a peine à trouver trace de celles qui se sont déplacées, de celles qui ont immigré. Les migrantes sont ainsi victimes d’une double discrimination ; en tant que femme et en tant que femme venue d’ailleurs.
Pour amorcer les quelques réflexions concernant ce mémoire, il me faut cibler, dans un premier temps, la «population » qui sera au centre de ma recherche.
Dans le cadre de ma formation au diplôme de conseiller en économie sociale familiale, j’ai choisi d’orienter mon étude dans l’accompagnement, l’accueil, le conseil et l’orientation des personnes se trouvant en situation de grande précarité. Ainsi j’ai décidé de m’intéresser à la situation des femmes immigrées tsiganes, sédentarisées du secteur du Polygone à Strasbourg. Ce choix a été motivé à la fois par mon intérêt pour la culture tsigane en elle-même et de l’opportunité plus grande que j’ai eu de rencontrer ces personnes venues d’ailleurs.
De manière générale, la situation des tsiganes est caractérisée par le rejet, l’intolérance et la discrimination par communauté en général. En Europe occidentale, ces problèmes sont en grande partie liés au nomadisme, qui est de plus en plus mal toléré et qui engendre des difficultés économiques et sociales. Les tsiganes vivent souvent en situation de marginalité, d’exclusion et de pauvreté. Leurs conditions de vie sont de plus en plus difficiles.
La femme tsigane est la première à être touchée par cette situation, car elle est gardienne des traditions familiales et chargée des enfants et des travaux de la maison.
Mais depuis quelques années, les femmes tsiganes