Mémoire
Agence Française de Développement
Le 7 novembre 2003
Le riz de la Vallée du Fleuve Sénégal est-il compétitif ?
La filière riz au Sénégal ne semble pas bénéficier a priori d’une bonne image1. Cette riziculture serait « trop chère » car elle nécessite, pour une part importante, une irrigation par pompage et un travail mécanisé des sols. Les équipements se dégradent et la pratique des provisions pour renouvellement n’est pas encore développée. Le prix du riz serait peu, voire pas compétitif par rapport au riz importé. La production nationale couvre moins de 20% des besoins et les importations ont dépassé les 700 000 tonnes en 2002, pour un montant supérieur à 100 milliards de F CFA. A titre de comparaison, la filière malienne paraît plus dynamique : la production nationale fournit plus de 80% du riz consommé et elle est aujourd’hui compétitive face au riz importé. Aussi les partenaires du développement, qui ont par ailleurs beaucoup investi dans la riziculture sénégalaise, ont-ils pu paraître moins engagés ces dernières années dans la promotion de cette filière, suggérant une diversification vers d’autres productions. Qu’en est-il aujourd’hui ? L’objet de cette note est de tenter de faire le point sur la compétitivité de la filière riz au Sénégal, et notamment sur celle du riz de la Vallée. 1. Une évaluation de la compétitivité de la filière riz : l’approche MAP L’Institut des Sciences de l’Environnement (Dakar) et le PNUE2 ont utilisé l’approche MAP (Matrice d’Analyse des Politiques) afin de mesurer les recettes, coûts et bénéfices des agriculteurs de la filière riz, et ainsi de déterminer l’impact des politiques gouvernementales sur la rentabilité des systèmes agricoles et sur l’efficacité de l’utilisation des ressources.
L’analyse porte sur 14 sous filières représentatives de la production de riz au Sénégal. La production globale est de 144 640 tonnes de riz usiné représentant 91% de la production de l’année 2001/2002. Les données