Méthodes d'études de la production verbale de mots
1. L’analyse des erreurs de production
« J’ai mis la boîte dans la lettre »… « Pourtant j’ai bien la tête dans l’idée ! »… « Ma fourche a langué ! »
Lorsque nous parlons, il nous arrive de commettre des erreurs. Pourquoi notre « fourche langue-t-elle » parfois ? Pardon ! Pourquoi notre langue fourche-t-elle parfois ? Le taux d’erreurs que nous produisons est en fait relativement faible en regard du nombre très élevé de mots et de phrases que nous produisons. En effet, des estimations sur le taux d’erreurs produites chez des normaux montrent que les erreurs de syntaxe se produisent moins de 5 fois pour 1,000 mots produits, celles concernant la sélection de mots moins d’une fois pour 1,000 mots, et enfin, les erreurs portant sur la forme des mots (l’encodage phonologique), moins de quatre fois pour 10,000 mots produits.
Les erreurs de production chez des normaux et des patients constituent une source importante de données que les chercheurs exploitent afin de mieux comprendre les mécanismes impliqués dans la production du langage.
D’importants corpus d’erreurs de production à l’oral ont été constitués dans différentes langues. . L’étude des erreurs est la méthode la plus ancienne utilisée pour aborder la production verbale orale. Cette méthode d’investigation est à l’origine de l’élaboration de modèles de la production du langage oral. Certains modèles actuellement disponibles ont été élaborés en référence aux erreurs de production alors que d’autres l’ont été essentiellement en référence aux données collectées à l’aide de paradigme d’étude en temps réel de la production verbale.
Selon Levelt et al. (1999), les modèles de l’accès lexical à l’oral ont toujours été considérés comme des modèles processuels de la production « normale » de la parole. Selon ces auteurs, leur test ultime ne peut être la façon dont ils rendent compte des dysfonctionnements rares du système de production comme les