Naissance du baroque
Le terme « baroque » dans son sens actuel, comme la plupart des périodes ou désignations stylistiques, a été inventé postérieurement par la critique d'art et non par les praticiens des XVIIe et XVIIIe siècles. Ceux-ci ne se pensaient pas baroques mais classiques. Ils utilisent les formes du Moyen Âge, les ordres classiques, les frontons, toute une modénature classique issue des modèles gréco-romains. Il est né à Rome à la fin du XVIe siècle. En français, le terme est attesté dès 1531 à propos d'une perle, à la fin du XVIIe siècle au sens figuré.[2]
Le mot pourrait également provenir d'une appellation latine d'un syllogisme : baroco, syllogisme qui est en fait un erroné.[réf. nécessaire]
En 1694 (en pleine période baroque donc), le mot, pour l’Académie française « se dit seulement des perles qui sont d’une rondeur fort imparfaite. Un collier de perles baroques »[3]. Près d’un siècle plus tard, en 1762, alors que le baroque s’achève, outre sa première signification, et toujours selon la même Académie, « il se dit aussi au figuré, pour irrégulier, bizarre, inégal. »[4]. Au XIXe siècle, pour la sixième édition de son dictionnaire, l’Académie inverse l’ordre des définitions : les perles passent au second rang et le sens figuré au premier. C’est en 1855 que, pour la première fois, le mot est utilisé pour décrire la période et l’art succédant à la Renaissance sous la plume de l’historien d’art suisse Jacob Burckhardt dans Le Cicerone[5]. Ça n’est pas un hasard si c’est dans le monde allemand que naît cette acception du mot, les Français et les Anglais disposent de leurs rois pour décrire l’évolution des styles (voir style Louis XIV, etc.) alors qu’à