Narration
Le narrateur est celui qui raconte l’histoire. Il ne faut pas le confondre avec l’auteur du récit (la personne réelle qui a écrit le texte) ni avec les personnages (le narrateur n’est pas forcément un personnage du récit).
Le point de vue est un choix que fait le narrateur pour raconter son histoire: il choisit un angle de vue, un jeu de “caméras”. Le point de vue est en relation avec ce qu’il sait des faits et des événements.
C’est ce qui permet de préciser d’où et comment, dans une oeuvre littéraire, les faits, les personnages, les objets... sont perçus.
NARRATEUR OMNISCIENT (FOCALISATION ZERO)
Le narrateur sait tout des personnages. Il n’est pas un personnage de l’histoire (on raconte donc à la troisième personne) mais il connaît les pensées des personnages, leur vie passée et parfois future, les événements cachés, leurs intentions. Il donne aussi parfois son avis sur les événements. Il peut tout voir et raconter ce qui se passe en deux lieux différents en même temps.
Ex :
« Vers le milieu du mois d’octobre 1829, monsieur Simon Babylas Latournelle, un notaire, montait du Havre à Ingouville, bras dessus bras dessous avec son fils, et accompagné de sa femme, près de laquelle allait, comme un page, le premier clerc de l’Étude, un petit bossu nommé Jean Butscha. Quand ces quatre personnages, dont deux au moins faisaient ce chemin tous les soirs, arrivèrent au coude de la route qui tourne sur elle-même comme celles que les Italiens appellent des corniches, le notaire examina si personne ne pouvait l’écouter du haut d’une terrasse, en arrière ou en avant d’eux, et il prit le médium de sa voix par excès de précaution. » […] (Balzac, incipit de Modeste Mignon, 1844).
POINT DE VUE INTERNE
Le narrateur peut suivre une partie de l’action à travers les yeux d’un des personnages. Il limite les informations à ce que voit ou sait ce personnage. Le narrateur en sait donc autant que ce personnage.
Le lecteur sait tout ce qu’il fait, dit et pense.