Naziran avec célia mercier; brûlée à l'acide
Naziran, avec Célia Mercier : Brulée à l’acide
Au Pakistan, on estime le nombre d’attaques à l’acide à environ 150 par année. Cependant seulement un tiers de ces attaques est dénoncé et fait l’objet d’une enquête. En effet, toutes les victimes, essentiellement des jeunes femmes peu éduquées et de milieu pauvre, n’osent pas porter plainte ou meurent sans laisser de trace. Mais même lorsqu’un procès est ouvert, il y a souvent cas de corruption et l’agresseur s’en sort sans peine. Seulement 25% des victimes au vitriolage sont des hommes. L’agresseur l’est presque toujours.
Le vitriolage est une attaque horrible et affreusement douloureuse, aussi bien physiquement que mentalement. Le plus souvent lancé au visage, symbole de la beauté et de la féminité, l’acide pénètre dans la peau et ronge la chair parfois jusqu’aux os. Ceux-ci fondent puis se ressoudent entre eux. Inutile de dire que les dégâts physiques sont catastrophiques. Rarement létaux, ils laissent pourtant la victime survivre dans d’extrêmes souffrances.
Les motifs d’un tel acte sont essentiellement de deux sortes : économique et sexuel.
Economique car il s’agit souvent de règlements de compte liés à la propriété d’un terrain, de concurrence commerciale, ou d’histoires d’héritage. Quand il y a un réel conflit entre deux hommes, l’un des deux peut vitrioler la femme ou la fille de l’autre. En punissant la femme, on punit et déshonore toute sa famille. Des problèmes de dots entrent également souvent en ligne de compte : une belle-famille peut se venger sur une épouse qui n’aurait pas apporté la dot prévue, ou qui refuserait de leur rendre les terres et les biens du mari défunt.
Sexuel car un homme peut se voir déshonorer et humilier si une femme repousse ses avances. Pour se venger, ou s’assurer que la femme désirée ne sera jamais avec un autre homme, il lui détruit le visage, le buste, les épaules, la poitrine, le ventre ou encore les parties génitales à