Notes sur Phèdre de Racine

431 mots 2 pages
Notes sur Phèdre de Racine

« Phèdre » in Sur Racine, Roland Barthes

« L'enjeu tragique est ici beaucoup moins le sens de la parole que son apparition, beaucoup moins l'amour de Phèdre que son aveu. Ou plus exactement encore : la nomination du Mal l'épuise tout entier, le Mal est une tautologie, Phèdre est une tragédie nominaliste. »

« Phèdre est son silence même : dénouer ce silence, c'est mourir, mais aussi mourir ne peut être qu'avoir parlé. »
« La constriction d'Hippolyte est d'essence, celle de Phèdre est de situation. »
Silence d'Hippolyte → Hippolyte hait la chair comme un mal littéral, Éros est contagieux et le seul regard de Phèdre sur Hippolyte corrompt Hippolyte.

Dans Phèdre, la parole est substitut de vie : par la parole dénouée, par l'aveu, c'est le principe même de la vie qui semble s'en aller.
Pourquoi la Parole est si terrible ? « C'est d'abord qu'elle est un acte, le mot est puissant. Mais surtout c'est qu'elle est irréversible : nulle parole ne peut se reprendre : livré au Logos, le temps ne peut se remonter, sa création est définitive. » Ainsi Œnone va non pas annuler l'aveu de Phèdre mais le retourner ; et Thésée ne peut défaire le langage quand il demande à Neptune de tuer son fils.

Le monstre dans Phèdre : tous les personnages sont monstres pour les autres. Et c'est un monstre véritable qui intervient pour dénouer la tragédie. Dans sa structure biologique, il résume le paradoxe fondamental de Phèdre : « à la fermeture principielle d'Hippolyte correspond tragiquement (c'est-à-dire ironiquement) une mort par éclatement, la pulvérisation, largement étendue par le récit, d'un corps jusque-là essentiellement compact. »

Caractère formel du mal de Phèdre. Claudel : « Phèdre est une atmosphère à elle toute seule. » Une construction postiche pour naturaliser la souffrance du secret. « Le Mal est terrible, à proportion même qu'il est vide, l'homme souffre d'une forme. »

Sur la tragédie racinienne en général : « Logos

en relation

  • Nouvelle deux scènes parallèles
    1296 mots | 6 pages
  • Phèdre de Jean-Racine : Lecture analytique Acte 1 - Scène 3
    1094 mots | 5 pages
  • Sommes-nous maîtres de nos paroles ?
    4009 mots | 17 pages
  • Phèdre acte 4 scène 2
    804 mots | 4 pages
  • La polysémie des monstruosités dans phèdre
    4730 mots | 19 pages
  • Phèdre de Racine, une tragédie de la parole
    1088 mots | 5 pages
  • Tableau Phe Dre
    499 mots | 2 pages
  • Le Premier Sens Du Mot Monstre Vient De Montrer
    753 mots | 4 pages
  • Commentaire composé phèdre acte ii scène 5
    1210 mots | 5 pages
  • La rumeur
    465 mots | 2 pages
  • Racine dit de Phèdre qu'elle « n'est ni tout à fait coupable, ni tout à fait innocente. »
    372 mots | 2 pages
  • Dès que nous parlons, nous en disons plus que nous n’en pensons
    586 mots | 3 pages
  • Dissertations
    511 mots | 3 pages
  • phedre de racine
    632 mots | 3 pages
  • Phédre
    1065 mots | 5 pages