Notre mort transforme notre vie en destin
le tragique du temps
Le thème du temps ne peut se traiter sans les thèmes annexes de l’existence et de la mort. Notre servitude est complète vis-à-vis du temps. Lagneau disait, « le temps est la forme de mon impuissance ». L’espace au contraire est réversible car il est possible de le parcourir dans des directions opposées et de retourner à notre point de départ. Le temps lui, est irréversible; il ne peut-être parcouru que dans une seule direction. Il est impossible de revenir en arrière, impossible de revivre l’année précédente, on ne cesse au contraire de s’en éloigner; le souvenir même évolue et se transforme. Le temps emporte tout sans retour et nous empêche de fixer, de figer les choses. Le philosophe a senti l’indifférence destructrice du temps, en effet le penseur disait, « on ne descend jamais deux fois dans le même fleuve ». Proust, affecté par l’irréversibilité tragique du temps contre laquelle l’homme se révolte, assistant à la fin de sa vie après des années de solitude, à une soirée mondaine, retrouve des gens connus autrefois. Ils sont si transformés qu’il a l’impression d’assister à un bal masqué. Dans son ouvrage, « à la recherche du temps perdu », malgré tout notre désir, on ne peut conjurer l’irréversibilité du temps. Proust pensait que la magie du souvenir pouvait nous restituer avec toute leur nuance émotive certains instants privilégiés.
C’est la théorie de la mémoire affective. En réalité, nous ne retrouvons jamais tout à fait par la mémoire, le passé tel que nous l’avions vécu. Notre évocation est fonction de ce que nous sommes devenus et nos souvenirs évoluent. Autre témoignage du refus par le cœur humain du tragique de l’irréversibilité du temps, le mythe de l’éternel retour.
voici un second paragraphe, une réflexion sur le thème de la fatalité dans la tragédie chez Anouilh, le choeur, d'Antigone
Le chœur remplit ainsi une fonction très philosophique, c’est un rappel de notre humaine et mortelle