Notre rapport au monde est-il essentiellement technique ?
La technique a, au fil du temps et à travers des outils, des machines et de savoir-faire efficaces, permis aux hommes de se défaire des menaces de tous ordres qu’impliquent la matière non-domestiquée. La technique a par conséquent pris une importance certaine dans notre monde avec lequel l’Homme a établi de multiples autres relations. Notre rapport au monde est-il essentiellement technique ? Quels sont les différents rapports entretenus ? Qu’ont-ils de technique ? La relation liant l’Homme au monde, à ce qui l’entoure, est-elle fondamentalement technique ou bien existe-t-il un rapport plus profond, plus essentiel entre ces deux entités ?
Quelles sont les caractéristiques de la technique qui lui permettent d’établir une relation d’une importance déterminante avec le monde ? La technique est un moyen pour l’Homme pour transformer le monde. Mais le monde est-il fait pour être façonné, modelé par l’Homme ? A l’heure où les progrès de la technique sont conçus comme une application du progrès technique, la nature est technicisée. On transforme la nature pour la maîtriser, pour surmonter les forces naturelles. Par la technique, l’Homme instaure au monde un rapport de domination. La conception et l’élaboration de digues peuvent, par exemple, permettre de canaliser un fleuve. L’avenir de la Terre ne dépend quasiment uniquement que des actions présentes et futures portées par l’Homme, l’espèce humaine étant la seule à même, par les moyens qu’elle a développés, d’influencer le devenir de la planète. Si l’Homme cherche à maîtriser la nature, il cherche à établir une relation maître-esclave plutôt que maître-disciple, tirant profit au maximum de la vulnérabilité de la planète qu’il habite. Cette relation met en danger ce monde. Le monde devient alors un pur moyen en vue des buts de l’Homme, l’instrument des fins de l’Homme.
L’Homme voit de plus en plus le monde comme un ustensile, un ensemble de