Nucléaire
Fabriqués par le groupe français Schneider Electric, ces disjoncteurs ont été installés à partir de 2010, en remplacement d’appareils plus anciens. La moyenne d’âge des réacteurs de 1 300 MW atteint 25 ans. Ils sont loin d’être les plus anciens du parc : la moyenne d’âge des 900 MW est de 31 ans. La centrale de Fessenheim, la plus vieille, a commencé à produire de l’électricité en 1977, il y a 37 ans.
Le ton est monté, début décembre, entre l’exploitant et son contrôleur. « Compte tenu des difficultés (rencontrées) jusqu’à présent pour identifier et traiter les causes des refus récurrents de fermetures observés depuis quatre ans », Thomas Houdré, directeur du contrôle des centrales nucléaires à l’ASN, a exigé qu’EDF fournisse dans les deux mois plusieurs réponses : un plan d’action pour identifier les causes des défaillances, des mesures compensatoires pour limiter l’impact en cas d’incident ou d’accident. Et aussi que le groupe engage « dès à présent » la recherche de matériel de remplacement. Avec une semaine de retard, la réponse d’EDF est finalement arrivée le 12 février au soir, alors que Mediapart enquêtait sur le sujet.
Joint au téléphone, Philippe Dupuy, directeur adjoint du contrôle des centrales nucléaires, temporise : « Nous ne sommes pas inquiets, nous sommes mobilisés et vigilants. » Selon lui, et contrairement à ce qu’écrit l’ASN dans sa lettre à EDF en décembre 2013 : « Ce n’est pas une défaillance mais une défiabilisation. » Le défaut de fermeture des disjoncteurs a été classé au niveau 0 de l’échelle INES de classification des incidents. « Ce n’est pas grave, le risque n’est pas énorme », insiste Philippe Dupuy.
Dans ses nouvelles réponses, EDF indique que les défaillances de disjoncteurs ne proviennent pas de causes communes mais de problèmes « différents et très localisés », comme l’explique l’ASN. Et propose, en guise de mesures compensatoires, de renouveler plusieurs