Nuit rhénane
-L'alexandrin est un vers classique.
-La composition du poème : La première strophe fait apparaître la vision fantastique des femmes aux cheveux verts, Cf. la Lorelei. La deuxième tente de la conjurer en évoquant la présence rassurante des jeunes filles traditionnelles. La troisième montre l'ivresse qui gagne tout le paysage ; les fées envahissent la pensée du poète.
Le poème a l'air aussi d'une chanson d'autrefois avec une sorte de refrain : "la chanson lente du batelier." b)Moderne D'autres signes montrent pourtant la modernité du poème :
-L'absence de ponctuation met en relief la fluidité du poème et suggère l'écoulement de l'eau par de nombreux enjambements.
-L'absence de liens logiques entre les strophes souligne l'ivresse qui semble gagner la syntaxe.
-Les impératifs s'adressent aux buveurs autour du poète mais ils sont contradictoires : "Ecoutez", "Chantez plus haut que je n'entende plus." C'est au lecteur de comprendre que la voix de la dernière strophe est toujours celle du batelier
-Enfin le poète invente des mots "râle-mourir" et "incantent" pour suggérer les accents étranges et funestes de la chanson.
-Le poème s'achève sur un vers isolé qui brise le rythme des quatrains et compose un jeu de mots sur une homophonie : verre = vers. Ces deux aspects traditionnels et modernes renvoient à une double vision du Rhin. 2/Un paysage double -Réel : nous sommes au bord du Rhin le poète boit du vin, dans l'eau se reflètent les vignes. Nous entendons un batelier qui chante sur le fleuve ; le poète est attablé la nuit dans une sorte de cabaret entouré d'autres buveurs à qui il semble s'adresser : "debout, chantez plus haut".
-Mais l'alcool, la chanson lente, le rêve l'entraînent dans un autre monde, plus beau