Odysseus
Quand Voltaire écrivit la Henriade, il crut devoir, lui aussi, pour obéir aux prétendues règles de l’épopée, introduire dans son poème quelques apparitions surnaturelles. Mais ce n’était là qu’un artifice, et les artifices de ce genre se révèlent toujours par un certain désaccord avec le ton général de l’œuvre.
Dans Homère, au contraire, le merveilleux est sincère et naïf. Le poète mêle sans cesse les dieux aux évènements de son poème, parce que les hommes de son temps concevaient ainsi le rôle de la divinité. L’imagination des grecs du IXème siècle leur faisait voir dans les phénomènes de la nature des forces divines en action. Zeus (Jupiter) tonnait en haut de l’Olympe ; Poséidon (Neptune) ébranlait la mer et la calmait tour à tour ; Phébus [épithète d’Apollon signifiant « pur » ou « lumineux »] éclairait le monde ; les