Oeuvre intégrale sartre
Cet ouvrage correspond à une conférence que fit Sartre en 1945 face à une campagne de dénigrement des catholiques et des communistes. Pour comprendre cette œuvre, vulgarisant L’Etre et le Néant, il faut partir du roman : La Nausée et suivre le personnage Antoine Roquentin dans son constat : rien ne justifie l’existence : tout est contingent.
A partir de Platon, l’essence précède l’existence : donc un être supérieur donne à l’homme sa définition. Même au XVIIIe, c’est la nature humaine qui forme l’essence de l’homme. Sartre renverse tout cela. L’homme est jeté dans le monde. Il n’est rien au départ qu’un projet : à lui de se réaliser par l’action. S’il ne fait rien de sa vie, il sera un projet avorté. Il est entièrement responsable de ses actes, donc de sa vie. S’il attend, c’est le quiétisme : quelqu’un fera bien à ma place ce que je n’ai pas le courage de faire : tant pis pour moi. Je peux toujours changer : la seule limite à ma liberté, c’est la mort. Cependant cette liberté est menacée par autrui quand il me fige dans une définition : « l’enfer c’est les autres » trouve-t-on dans Huis clos. D’autre part, l’autre m’est nécessaire car je me vois et me juge dans son regard : « il est l’intermédiaire indispensable entre moi et moi-même ». De Gaulle dira de lui : « On n’arrête pas Voltaire. »
Questions :
1. Qu’est-ce qui dans ses œuvres donne à Sartre une réputation sulfureuse ?
Il a écrit plusieurs ouvrages et il connaît depuis peu (depuis la Libération) une brusque célébrité grâce à l’enthousiasme de la jeunesse qui est avide de nouveauté et de liberté. Or cette jeunesse était jusque-là sous l’influence soit des catholiques, soit des marxistes. Sartre l’entraîne dans un vent de révolte que doivent combattre les deux autres courants : d’où leur violente critique. Cette vogue (= mode) soudaine de l’existentialisme est liée à l’idée nouvelle que l’homme est condamné à une