Olympe de gouges et l'expression des droits de l'homme
Olympe de Gouges s’empare ainsi de la tribune et met en scène ses adresses aux différents protagonistes du combat pour l’égalité. On sent, derrière un pronom « je » qui ne cherche pas à se dissimuler, la présence forte de celle qui se fait tour à tour accusatrice et avocate. D’ailleurs, la Déclaration est dédicacée à la reine et s’adresse aussi aux membres de l’Assemblée nationale. Seule face à toutes et tous pour porter la parole de celles qui ne l’ont pas encore, « les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la Nation », Olympe de Gouges entend bien, à sa façon, prendre part aux discussions qui engagent son destin, mais aussi celui des femmes qu’elle représente et celui des Noirs dont les souffrances la révoltent. Elle semble, en fait, comme appelée par cette lutte impérieuse, ce que l’on comprend bien lorsqu’elle écrit dans le postambule …afficher plus de contenu…
Dans une phrase qui fait écho au Discours de la servitude volontaire de La Boétie, elle s’adresse aux femmes en ces termes : « Quelles que soient les barrières que l’on vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir ; vous n’avez qu’à le vouloir. » Au XXe siècle, Simone de Beauvoir, autrice du Deuxième Sexe, livre de chevet des féministes de la deuxième moitié du XXe siècle (notamment aux États-Unis), a mis au jour les mécanismes qui construisent l’identité des femmes et des hommes, et qui maintiennent les premières dans l’ombre des seconds. Ainsi, lorsqu’elle écrit « on ne naît pas femme, on le devient », on peut comprendre, comme l’indique le titre du livre