Otto dix la guerre
On y découvre tour à tour la montée au front, le champ de bataille (et la mort), le retour du front. L’œuvre, entièrement figurative, est imposante : 204 cm x 204 cm pour le panneau central, 204 cm x 102 cm pour les panneaux latéraux et 60 cm x 204 cm pour la prédelle ; le spectateur s’y sent ainsi d’avantage intégré (elle se présente comme une sorte de paysage dans son champ de vision).
La technique de la tempera sur bois, employée par Dix pour ce triptyque, rappelle celle des anciens comme Jérôme Bosch et son Jugement Dernier
Un triptyque[modifier]
Le triptyque : une disposition à l'origine religieuse[modifier]
Au Moyen Âge, la présentation des œuvres sous forme de triptyque (mais aussi de polyptyques) se développe au sein de l’art religieux européen. Le chiffre trois (trois panneaux) représente la Sainte Trinité (les trois hypostases : Père, Fils et Saint-Esprit). Il est de même souvent possible de diviser le panneau central d’un triptyque dans le sens de la hauteur : dans la partie supérieure on retrouve les cieux, les anges, les dieux, au centre les personnages qui se « purifient » en vue de leur « montée » aux Cieux, dans la partie inférieure le monde des Hommes. On y retrouve parfois une scène de l’Enfer.
Une utilisation détournée du triptyque[modifier]
En dépit de la similitude des techniques utilisées (tempera sur bois, tout comme au Moyen Âge), on constate au premier regard que La Guerre ne présente aucun lyrisme religieux : le thème des tranchées est représenté froidement, de façon prosaïque. Pire, si l’on décompose le panneau central selon la méthode évoquée précédemment (cieux/espace sanctification/monde