La question de la guerre d’Irak de 2003 a fortement touché l’opinion publique internationale. Le 19 mars 2003 une coalition dirigée par les Etats-Unis envahit l’Irak sans autorisation explicite du Conseil de Sécurité de l’ONU de recourir à la force. Dès lors cette intervention a été fortement critiquée voire condamnée. Les raisons de cette intervention remontent au début des années 90. En 1990 l’Irak envahit le Koweït, à la suite de cela le Conseil de Sécurité prend la résolution 678 autorisant les Etats à user de tous les moyens nécessaires pour rétablir la paix et la sécurité internationales. Quelques mois plus tard, la résolution 687 établit les conditions d’un cessez-le-feu et oblige l’Irak à un désarmement. En 2002 dans sa résolution 1441, le Conseil de Sécurité constate que l’Irak n’a pas respecté ses obligations et lui donne un ultimatum, lui demandant de rendre un rapport sur ses armements. Le Conseil de Sécurité affirme que l’Irak aura à assumer des conséquences graves si elle ne respecte pas ses engagements. Un rapport est rendu en décembre, jugé insuffisant par les Nations Unies. Certains membres permanents du Conseil de Sécurité affirment qu’ils useront de leur droit de veto pour empêcher un recours à la force armée en Irak. Sans attendre une résolution des Nations Unies, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne lancent une offensive armée en Irak. Si cette offensive a été si fortement controversée c’est parce que les conditions du recours à la force armée n’étaient pas présentes de façon évidente. Dans quelle mesure l’intervention américaine en Irak en 2003 était-elle ou non licite au regard du droit international ? Il s’agit d’étudier la question de la légalité de l’intervention par rapport au droit international au sens strict résultant de la charte des Nations Unies (I) puis la légitimation de cette intervention par un contournement des principes de la charte(II).
I- Une intervention illégale au sens strict du droit international résultant de la