Travail d’explication d’auteurs français des XIXe et XXe siècles : Ouvriers de Rimbaud Dans ce texte en prose de quatre paragraphes, un couple d'ouvriers se promène dans une campagne suburbaine ravagée par les intempéries. L’instance énonciatrice, qui n’est autre que l’homme du couple, se livre à une description précise des vieux vêtements de sa compagne avant d’évoquer une sorte de réminiscence lyrique accompagnée d’un désir d’évasion utopique inspiré par le vent du sud et la chaleur de cette matinée d’hiver. Le ton de ce texte relève de l’amertume, de la détermination, de la frustration, de la mélancolie, de la résolution, voire de la révolte que l’on retrouvera à travers tout le texte. Si l’on se penche sur le titre du texte, on se rend compte qu’il possède trois caractéristiques notables : la brièveté, l’ellipse de l’article et la marque du pluriel. Ainsi, il s’agit d’un substantif bref et direct dépourvu d’article, ce qui laisse à penser qu’il désigne une catégorie sociale. Enfin, on constate la marque du pluriel qui tend à conférer une valeur générique à la classe ouvrière. Ces trois caractéristiques offrent un aspect singulier voire surprenant au titre.
D’emblée, la particule vocative « Ô » associée à une note lyrique se distingue par son caractère exceptionnel et son côté hyperbolique qui ne font que confirmer une connotation de surprise, d’étonnement. En effet, il est piquant de remarquer que cette particule précède le syntagme « cette chaude matinée d’hiver » qui n’a rien de lyrique en soi. Ainsi, cette touche de lyrisme sera éphémère et fera vite place à un côté plus descriptif, voire prosaïque témoignant d’une alternance entre la description et l’interprétation personnelle. Cependant, la réapparition soudaine de cette particule vocative au milieu du dernier paragraphe dans le syntagme « Ô l’autre monde » va de pair avec une résurgence lyrique accompagnant l’évocation d’un endroit idéal. Ainsi, ces deux notes