Pédologie vers de terre
Les vers de terre : ingénieurs du sol ?
Les vers de terre ou lombrics, fouisseurs annélides caractéristiques des milieux tempérés, constituent une forme de vie primaire mais essentiel au fonctionnement optimal des sols. Leur diversité génétique est assez importante : on les regroupe en 13 familles et environ 5000 espèces, parfois estimé à 7000. En fonction des régions et de leur mode de vie, les vers de terre peuvent être de plusieurs types : les épigés (petits) qui œuvrent en surface et décomposent la matière minérale et organique, les endogés (moyens) plus en profondeur qui sculptent des galeries horizontales et se nourrissent de matière organique partiellement dégradée, ou encore les anéciques (gros), les plus grands et les plus répandus, transitent constamment entre surface et couches profondes afin de brasser la matière. Par leurs actions spécifiques et leur place dans l’écosystème, les lombrics représentent un maillon fondamental dans la qualité et la fertilité des sols. Nous allons donc voir en quoi les vers de terre peuvent être qualifiés d’ingénieurs du sol, et dans quelle mesure l’agronomie doit tirer profit de ces organismes. L’étude sera basée essentiellement sur les anéciques car ils représentent 80% des lombrics en Europe tempérée.
L’action des vers de terre dans le sol est divisée en plusieurs phénomènes spécifiques qui ont une utilité reconnue dans les sols : le creusement de galeries verticales dans la terre, les déjections de matière organique en profondeur et les rejets de surface, les turricules. Ces biostructures lombriciennes (document 2) vont permettre d’améliorer la qualité et la fertilité des sols. La microfaune du sol est diversifiée, elle comprend les vers de terre (les plus importants par leur biomasse) mais également les micro-arthropodes, des champignons et des bactéries (schéma du document 1). Leurs actions sont complémentaires et permettent le fonctionnement de l’écosystème du sol. Les lombrics se nourrissent de