Pantagruel de rabelais
Après Erasme et avant Montaigne, Rabelais, d’une curiosité universelle, construit une fable (au sens d’histoire inventée) avec un personnage qu’il veut à son égard, c’est-à-dire porteur d’une somme considérable de connaissances. Gargantua et Pantagruel défendront avec enthousiasme les idées de l’humanisme.
Ce texte est un extrait du chapitre 8 de Pantagruel, écrit en 1532. Gargantua a envoyé Pantagruel poursuivre ses études à Paris. Il lui adresse alors une lettre qui résume les idées de Rabelais sur l’éducation. Après un développement exhaustif sur les sciences, Rabelais aborde ici la formation morale de son héros qu’il fait reposer sur la foi religieuse.
C’est le lecteur de son temps que Rabelais cherche ici à convaincre par cette lettre programme qui prône les idées humanistes de la Renaissance.
I Une lettre programme 1. Les caractéristiques de la lettre
En première partie, nous allons voir en quoi cet extrait est une lettre programme. Tout d’abord, nous allons repérer les indices de la lettre. Gargantua s’exprime à la 1ère personne du singulier « j’entends » (l.1), « je veux » (l.12). Pantagruel est représenté par le pronom personnel tu : « tu apprennes » (l.1) ; « tu formes » (l.4). Le présent d’énonciation « j’entends et veux » (l.1), les adjectifs possessifs « ton style » (l.4) montrent bien qu’il y a un locuteur qui s’adresse un destinataire précis. Le mode impératif « poursuis, sois, aime, laisse … » le justifient aussi.
De plus, le ton de la lettre est bienveillant, affectif : par l’apostrophe « mon fils » (l.34),puis par la signature « Ton père » (l.35), et en enfin par l’emploi de l’imparfait duratif « Quant tu étais encore petit » (l.8). On a ici l’image d’un père complètement impliqué et attaché à l’éducation de son fils et à lui faire aimer ce qu’il apprend.
D’autre part, les verbes de volonté « j’entends et veux » (l.1) donnent un impact didactique à cette lettre. Pantagruel, comme le lecteur contemporain de