Les Fleurs du Mal, Baudelaire :

Parfum Exotique :
Introduction :
"Parfum exotique", écrit en 1846 par Charles Baudelaire est un poème qui n'a été publié qu'en 1857 dans la section "Spleen et Idéal" dans Les Fleurs du Mal. Son inspiratrice est Jeanne Duval, la femme métisse de l’auteur avec laquelle il a eu une liaison orageuse mais passionnée de 1842 à 1855. "Parfum exotique" met en évidence le pouvoir magique de son parfum, créateur d'un voyage au cœur d’un univers paradisiaque mais artificiel, riche en correspondances.

I- Une invitation au voyage à travers les sens :
- mouvement perpétuel « se dérouler, guidé, circule »
- Synesthésie, correspondance entre les 5 sens présent : vue => « je vois, œil, éblouissent » : ouïe => « chant, vague marine » : odorat => « je respire, odeur, parfum » :goût => « fruits savoureux »
Le toucher est présent de manière implicite car dans un rêve, rien n’est matériel donc saisissable.
L’odorat est prédominant : le titre à lui seul donne le ton (Parfum Exotique), sinon, « je respire, odeur x2, parfum, air, narine. »
- souvenir de son voyage à la Réunion ? => introduction par des compléments circonstanciels, au fil du poème, les souvenirs se précisent : matérialisme.
- désir de fuite : mer « port, voiles, mâts, vague marine, mariniers », allitérations nombreuses en « r » comme le roulement des vagues, rythme langoureux. Dans le poème on part de la terre (arbres singuliers) pour une destination inconnue. (l’inverse signifie au contraire un désir de s’établir, de s’installer)

II- Un voyage cependant irréel :
- « yeux fermés » : rêve
- « soir chaud d’automne » langueur, endormissement
- l’inspiration du rêve provient du sens prédominant (odorat) « Je respire l’odeur de ton sein chaleureux »
- vocabulaire langoureux : « soir chaud d’automne, chaleureux, paresseuse, fatigués »
- paysages édéniques, utopiques : Hypallage : personnification des rivages et de l’île