Parodie

467 mots 2 pages
a parodie apparaît déjà dans la Poétique d'Aristote, non vraiment comme un genre à part entière, mais comme une figure ponctuelle. Constituée des radicaux para (à côté) et ôdé (le chant), elle est donc ce « contre-chant » par lequel on transforme, dans une intention plaisante voire satirique, les formes propres à un genre consacré. L'intention n'est pas toujours malveillante – elle peut simplement ressortir au « clin d'œil » culturel ou témoigner d'une admiration sincère –, mais la provocation n'est jamais tout à fait étrangère à ce procédé iconoclaste. Toutes les époques s'y sont plu, et la littérature n'est d'ailleurs pas la plus concernée : combien, par exemple de « Jocondes maltraitées » (voir ci-contre la plus célèbre, par Marcel Duchamp), combien de travestissements plus ou moins réussis de tableaux (voyez ceux-ci par exemple), d'affiches de films, voire de morceaux musicaux, par la publicité..., et de publicités, aussi, par tel ou tel humoriste !

La parodie est simplement une manifestation d'une habitude fondamentale dans les cultures humaines, qui est de redire et de travestir, forme essentielle du rire. Ce détournement peut d'ailleurs obéir à des intentions contradictoires : ce peut être au nom du naturel (le burlesque rend familière une œuvre noble), mais aussi au nom de la fantaisie et de l'imaginaire (le registre héroï-comique ennoblit des situations triviales). Dans les deux cas, la parodie s'inscrit dans un jeu d'appropriation qui peut à la fois exprimer combien nous sommes prisonniers des livres, comme Borges l'imaginait dans sa Bibliothèque de Babel, et combien aussi nous sommes capables de nous en libérer. Quelques exemples célèbres de parodies guideront le lecteur plus avant dans cet univers : Rabelais parodie les chroniques gigantales dans Gargantua (1534) et Cervantès les romans de chevalerie dans Don Quichotte (1605). De son côté, Jorge Luis Borges imagine un Pierre Ménard auteur de Don Quichotte (1938) ! Paul Scarron parodie

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