Pascal religion
Si Pascal place au c' ur de ses Pensées la Grandeur et la Misère de l’homme, c’est dans un but apologétique. Il s’inscrit en effet dans un courant de l’Eglise qui est la Défense de la Religion (cf. Saint-Augustin). Pascal avait en effet prononcé une conférence à Port-Royal au cours de laquelle il avait semble-t-il définit les grandes lignes de sa future apologie de la religion chrétienne. Il s’agit pour lui de s’adresser aux hommes mais plus particulièrement aux libertins, afin de les convaincre de la valeur de la religion catholique. En effet, il exploite un argument personnel, celui des « contrariétés » pour montrer qu’aucune philosophie n’est pas capable d’expliquer ces dernières, qui ne peuvent selon l’auteur se résoudre que dans la Foi et le Christianisme.
I. Les Contrariétés.
Les contradictions de l’homme constituent un argument essentiel dans la pensée pascalienne, que l’auteur exploite massivement. On a vu que l’homme est à la fois grand et misérable, et cette dualité constitutive de l’homme se manifeste dans l’' uvre de manières diverses.
A. Une étrangeté constitutionnelle de l’homme. L’homme est un être monstrueux par son aptitude à penser qui s’oppose à la bassesse de ses désirs. Pascal évoque chez l’homme deux instincts contraires, ou « deux natures opposées ». En effet, l’homme adhère à la lourdeur de la terre tout en aspirant à la légèreté et à la perfection. Cette dualité va se traduire par un double mouvement ascendant et descendant : l’homme n’est ainsi « ni ange ni bête », mais il est un petit peu des deux. Cette dichotomie de l’homme va se traduire dans les Pensées par l’emploie fréquent de la conjonction « et » qui va prendre la valeur adversative de « mais » - « Nous avons une idée du Bonheur et nous ne pouvons y arriver » (frg. 122) ; « Il croit chercher le repos et ne cherche que l’agitation » (frg.