Passion et liberté
La passion est-elle l’ennemie de la liberté ?
La liberté et les passions peuvent-elles s’accorder ou sont-elles les principes de deux mondes qui se font face, qui s’opposent et plongent l’homme dans un conflit quasi permanent ? La liberté ne s’exerce-t-elle qu’en refusant les passions ? Vivre ses passions signifie-t-il les subir en perdant toute liberté ?
Analysons tout d’abord le terme « passion ».
- Que signifie-t-il dans notre langage courant ? Nous pouvons définir la passion comme un désir qui mène la personne, qui naît indépendamment de son vouloir et qui peut la faire souffrir par l’intensité qu’elle éprouve à le réaliser sans en avoir toujours la possibilité.
- D’une manière un peu plus scientifique, la passion est, comme le désir, un mouvement de la conscience qui se fixe sur un objet réel ou illusoire. « Mouvement impétueux de l’être vers ce qu’il désire » (Le petit Larousse)
- Pour un philosophe, la passion est aussi désignée comme sentiment intense, vivace, exclusif, qui oriente nos actions. « Passion en morale se dit des différentes agitations de l’âme selon les divers objets qui se présentent à ses sens. » ( dictionnaire de Furetière). Passions de l’âme dont nous entretient Descartes dans son traité.
Essayons de définir maintenant la liberté. Qu’est-ce qu’être libre ?
- Est-ce faire ce que je veux sans contrainte, sans lien, sans engagement ?
- Est-ce agir, penser s’exprimer selon ses propres choix sans être dominé ni par la peur, la gêne, les préjugés ?
- Est-ce le droit d’employer ses facultés comme on l’entend ?
- Est-ce pouvoir faire tout ce qui n’est pas contraire à la loi et qui ne nuit pas à autrui ?
- Est-ce se gouverner selon sa raison sans aucun déterminisme ?
Ce sont là toutes les définitions de la liberté que propose le Petit Larousse.
Chacune de ces définitions de la liberté contient en elle-même une opposition, un combat, comme si l’homme devait gagner sa liberté contre…
La liberté est donc