Passion pour la mode
Vais-je expliquer la passion pour la mode objectivement ou suis-je moi même pris dans le piège? Ces changements aussi rapides et éphémères, mais qui arrivent à faire de nous des « experts » passionnés sans même nous en rendre compte, me fait réfléchir.
Je me suis retrouvé plusieurs fois dans une position où je ne pouvais pas argumenter la passion que j’ai pour quelques tendances, tout en restant convaincu de mon emballement pour ces influences.
En me penchant plus sur ce sujet, je me suis rendu compte qu’en réalité ce n’est qu’une croyance de courte durée: des dogmes qu’on suit de tout coeur, sans se poser de questions. Une croyance qui nous abandonne aussi vite qu’elle nous a conquis: un contraste entre exclusion et embrigadement.
La nature élitiste de la mode, crée en nous un engouement alimenté par l’envie de se distinguer des autres, par le conformisme intrinsèque à la tendance, et, surtout, par l’envie d’appartenance à un groupe social. Notre nature de sujets méprisants qui cherchent la supériorité, refait surface, et tous les moyens sont bons: la contrainte économique est vite écartée, et comme disait Jacques Brel, on essaye d’avoir l’air, mais parfois on a pas l’air du tout.
On se retrouve très vite passionnés, emportés, aveuglés par la mode qui devient notre culte, sans savoir pourquoi. Comme une religion, les gens adorent ce phénomène, parfois par peur d’être distancés. Ces personnes ne nous donneront pas d’explications, puisque « chez ces gens-là, on ne pense pas Monsieur, on ne pense pas. On prie ».
Hamza Lekhel
HEM RABAT