Pastiche de Mercure - Par Daphné Duval
Novembre 2014 Foyer 502
Pastiche de Mercure
Françoise arriva devant la chambre de Hazel. Pour une fois, elle sentait qu’elle et la pupille avaient finalement une chance de s’en sortir. Lorsqu’elle posa ses doigts sur la poignée ocre, ornée de cristaux, un terrible pressentiment l’envahissait. Ce type de pressentiment qui la chavirait et bouleversait à l’intérieur. Un incident s’était produit et elle le sentait. Elle empoigna la porte, tira brusquement et entra en furie dans la chambre. La pauvre petite était pendue, la corde au cou, inconsciente et d’une couleur écarlate. Ces yeux, même clos, exprimaient l’affreuse souffrance qu’elle venait de vivre et la solitude inexplicable qui la hantait depuis des années. Françoise tenta d’entendre le battement de son cœur, si fragile qu’il soit. Le néant ; plus rien ; plus un son. Hazel était déjà partie. Dans un recoin, se trouvait une lettre adressée à Françoise. L’infirmière prit alors l’enveloppe d’une délicatesse innée et la glissa sous sa chemise. Elle n’avait plus beaucoup de temps pour procéder à son exil.
Tout à coup, elle arriva face à face avec le vieux. Trop tard pour s’enfuir, elle devait l’affronter.
«Françoise? Que faites-vous hors de votre chambre à une heure pareille! Retournez-y immédiatement ou mes sbires vous y conduiront!», dit-il à Françoise.
«Vous n’êtes qu’un ignorant, un pauvre homme dépourvu de cœur qui s’amourache de jeunes filles et qui leur ment. Vous voyez où cela les a conduites? Êtes-vous satisfait d’avoir poussé, pas une, mais deux magnifiques jeunes femmes à se suicider? ».
« Mais voyons, de quoi parlez-vous? », répond-t-il soucieux.
« Votre pupille est morte, monsieur. Elle s’est enlevée la vie! », disa-t-elle d’un ton mélancolique.
Loncours, ne croyant pas