Paul valéry
L’œuvre de Valéry, hétérogène par les formes qu’il emploie (vers, prose, dialogues, essais, notes…), est traversée par la question de l’intelligence de soi et du monde portée par la prise de conscience de sa nature et de son mécanisme. Mise au premier plan, elle se manifeste de façon intrinsèque à travers la sensibilité, l’imagination, le don poétique. C’est ce positionnement que revendique son Introduction à la méthode de Léonard de Vinci (1919) dans laquelle il met à jour le génie de l’alliance de la conception et de la technique. Sa production poétique porte elle aussi cette exigence, à l’exemple de Charmes, recueil dans lequel l’intuition première est amenée à la contemplation du poème terminé et parfait, à l’expression de la sensation par le travail austère de la réflexion. Et c’est certainement dans les Cahiers (publiés en 1957 et 1958 de façon posthume), chronique solitaire du monde réalisée pendant une cinquantaine d’années, que se traduit avec le plus de force la nécessité que s’impose Valéry