Pays sant chapeau
Dans les années trente, le Québec ouvre ses horizons aux immigrants. Les gens viennent au pays avec une autre culture, avec une autre langue. Cet évènement fait apparaître un nouveau courant, la littérature migrante, dont les thèmes principaux sont l’exil et l’identité nationale. Dans les extraits de « Pays sans chapeau », de Dany Laferrière, et de « La contrainte de l’inachevé », d’Anthony Phelps, qui sont des auteurs d’origine haïtienne, on voit une vision particulière de l’identité nationale, fondée sur la culture, sur la langue. A cet effet, on se demande si, dans ces deux extraits, le retour au pays natal est vécu de la même façon par les protagonistes. Même si ces deux personnages sont revenus dans leur pays natal et sont perçus par les Haïtienes comme des étrangers, leurs sentiments ainsi que leurs points de vue sur l’exil sont complètement différents.
Certes, le retour au pays natal après plusieurs années d’exil est présenté en partie de façon similaire puisque ces deux personnages sont perçus par les autres comme des étrangers. D’abord, dans l’extrait de «Pays sans chapeau», non seulement le héros remarque les changements qui se sont produisent dans son pays, mais les Haïtiens les observent aussi en lui. En effet, son ami, Philippe, le trouve changé : « (..) des gens comme toi (…) qui revient de l’étranger. Ils ont perdu le rythme. » Par l’image de cette comparaison, Philippe fait comprendre à son ami qu’il existe entre eux une grande discordance de conduite laissée par le temps. De même, dans l’extrait de «La contrainte de l’inachevé », le personnage principal rencontre les gens qui le voient comme un touriste, comme un compagnon temporaire. Il se rende compte que les habitants « (le) prennent de prime abord pour l’étranger qu’(il) est devenu». L’auteur met en évidence le