Perspective d'analyse : les soleils des indépendances
[Il s'agit de faire la transition entre le cours sur le roman de Marivaux et le cours sur le roman de Kourouma, d'une part en reprenant des éléments déjà vus au début de l'année, d'autre part en inscrivant le travail dans l' axe « littérature et société », sans s'interdire une ouverture sur la question de « la valeur de l'oeuvre littéraire ».]
Un repérage historique :
– Du roman classique à celui de Marivaux : la crise du roman héroïque et la crise de la société aristocratique ; l'entrée de l'histoire et du réel dans le roman, d'un réel qui n'a donc plus besoin d'être farcesque pour faire roman. Le héros romanesque, par les épreuves qu'il traverse et la destinée en laquelle s'articule sa propre histoire, se fait le vecteur d'un regard critique porté sur le monde ; parallèlement, il y a éclatement des formes romanesques traditionnelles : le roman se fait ironique, dialogique, laboratoire de formes, tandis que l'écrivain change de place dans la société.
(Point de synthèse rapide sur la notion de dialogisme).
– La fonction de la littérature, des écrivains des Lumières aux Romantiques : l'accroissement du progrès de l'humanité, la confiance en le pouvoir de la littérature.
– La crise de la modernité et l'autonomie du littéraire par rapport au politique. Le travail de la forme, seule garantie de la valeur littéraire de l'oeuvre.
– La seconde moitié du XXème siècle, entre engagement sartrien et reflux barthésien.
Trois perspectives d'analyse :
– Le roman comme genre éminemment politique en ce qu'il analyse la société de son temps : quelle peinture des mœurs et des groupes sociaux, quelle authenticité du héros, quel discours du roman ?
– Le roman comme genre éminemment ironique en ce que, dialogique par essence, il maintient toujours un « jeu » dans ses formes, une sorte d'écart propice à la relance de l'interprétation : des personnages « doubles » sinon duplices,