Peu de choses définissent un homme aussi bien que son appartenance à une génération. et peu de choses définissent aussi bien une génération que la continuité de quelques idées dans le temps.
Pour commencer, il me semble indispensable de définir le terme « génération ». Pour ma part, une génération est un concept utilisé afin de désigner des personnes qui ont à peu près le même âge, qui vivent à peu près à la même époque et qui partagent un certain nombre de pratiques du fait de ce même âge ou de cette même appartenance à une époque. La problématique posée par la phrase de Carlos Fuentes est selon moi de savoir si l’Homme peut être défini grâce à une quelconque appartenance à une génération, et si la génération est elle-même défini grâce à une certaine idéologie.
Peut-on dire que la notion de génération est un élément plausible afin de définir l’Homme ? Personnellement, je pense que la génération dans laquelle vie l’Homme joue un rôle prépondérant dans son comportement. Selon les époques, les habitudes, coutumes et mœurs le comportement de l’individu évolue. Comme explique le sémiologue français J.P. Excousseau, la démographie dessine la silhouette d’une génération mais celle-ci dépend du contexte historique même s’il ne suffit pas à comprendre le mécanisme, il faut une cohérence, une sensibilité qui se définit comme une galaxie de faits. Prenons l’exemple le plus marquant de l’histoire française du XXème siècle : Mai 1968. Cette période de l’histoire enclenchée par la jeunesse étudiante parisienne, dirigée contre la société traditionnelle, gagne le monde ouvrier et toutes les catégories de la population sur l’ensemble du territoire. Un évènement d’une telle ampleur aurait été inimaginable seulement une quinzaine d’années auparavant (1946 : instauration du droit de grève dans les textes constitutionnels). Malgré le fait que la notion de génération ait une place importante dans la définition de l’Homme, elle ne