Peut-on, avec raison, parler de la neutralité de la technique?
1054 mots
5 pages
Peut-on, avec raison, parler de la neutralité de la technique?La technique est l'ensemble des procédés par lesquels on réalise quelque chose qui est utile à une autre. La neutralité, elle, consiste à ne prendre aucun parti, dans le choix des valeurs et dans la détermination des fins, en l'occurrence dans la fabrication d'un objet.
Répondre rationnellement, c'est-à-dire légitimement, à la question "peut-on, avec raison, parler de la neutralité de la technique?", sous-entend de répondre nous-même de façon rationnelle, sans prendre parti, donc neutre, et nous amène à nous poser la question "l'être humain, qui est maître de la technique, agit-il de façon innocente?".
Est neutre un acte, un choix, fait d'innocence et d'impartialité.
La technique, elle, qui est l'acte de fabriquer, est donc libre de pensée, donc de choix et de but. La technique est vide d'esprit et d'âme, en ce point elle est donc innocente. Elle ne décide pas de ce qu'elle va fabriquer, ni du but pour lequel elle le fabrique. La technique répond seulement à un ordre humain ou mécanique, mais le mécanisme étant fabriqué par l'humain, toute technique dépend donc de l'humain.
Platon, dans le Gorgias, défend une conception purement instrumentale de la technique.
En effet, comme dit plus haut, la technique répond de façon mécanique, donc instrumentale, dénuée de pensée, à une demande supérieure.
Gorgias, comme dans le mythe de Prométhée, fait la part des choses entre la compétence technicienne, et la compétence politique et morale.
En effet, prenons l'exemple des hommes utilisant la technique pour fabriquer des armes.
L'arme, en elle-même, est neutre. La technique elle-même l'est: son but est de fabriquer l'arme, elle ne se demande pas dans quel but celle-ci est fabriquée. En effet, ces armes pourront servir à protéger le pays, à faire régner la paix, respecter la loi, mais des personnes mal intentionnées pourraient utiliser ces armes à des fins moins respectable. Mais la technique n'en est