Peut-on choirsir sa vérité ?
La vérité peut-elle être relative ?
Comment la vérité pourrait-elle être relative alors que la vérité exclut par définition l’idée d’approximation et l’idée qu’elle pourrait être autre qu’elle n’est ?
On admet que la connaissance humaine est relative — l’histoire des sciences le confirme dans le fait : on ne conçoit plus l’univers de la même façon de nos jours que du temps d’Aristote. Mais est-ce que ça nous donne le droit de dire que la vérité est relative ? L’idée d’une connaissance humaine relative ne s’oppose pas à une vérité absolue, une théorie complète et adéquate à la réalité, comme un idéal auquel on comparerait nos connaissances actuelles pour en mesurer l’imperfection. Autrement dit : l’idée que la connaissance humaine est relative, non seulement n’impliquerait pas une vérité relative, mais au contraire supposerait un idéal de vérité absolue. On pose alors la connaissance humaine "relative" à quelque chose d’idéal, à une idée de la vérité. Mais on pourrait aussi dire la connaissance relative non pas par rapport à cette idée, mais par rapport à quelque chose d’existant : relative à notre esprit, à notre point de vue, et aussi et surtout relative aux conditions du problème auquel la connaissance va apporter une solution.
La vérité désigne une qualité de la connaissance, mais la connaissance n’est jamais autre chose qu’une relation, une relation entre un jugement et un état de choses, entre une pensée et une réalité. Dans ce cas, on désignera comme vraie une relation qui remplit certaines conditions — mais même si elle remplit ces conditions, elle ne cessera pas d’être une relation pour autant. On peut donc donner plusieurs sens au mot "relative". On pourra dire de la vérité qu’elle est relative au sens où elle dépend d’autre chose qu’elle : elle dépend de conditions. Quelles sont ces conditions ? La vérité sera relative au sens où il y a des conditions de la vérité, au sens où tout et n’importe quoi ne peut pas être dit vrai, où elle ne peut