Peut-on détester la science

3981 mots 16 pages
PEUT-ON DETESTER LA SCIENCE ?

Détester, c’est vouer une aversion active à un objet en raison des défauts qu’on lui trouve. C’est plus qu’une répugnance, une simple a-version ou un désamour, le fait de négliger ou de se détourner. La détestation, comme haine, peut être de répulsion mais aussi de destruction. Et cet affect répond à un événement analogue. La science, comme entreprise de vérité et souci (peut-être naïf) du bonheur ne peut que susciter amour et enthousiasme ; en tant qu’activité sociale (si elle respecte les quatre normes de Merton), elle reste un lieu d’autonomie et de souci éthique. Pourquoi haïr la science ? Il faut chercher ce que la science a refusé et ce que la science a détruit pour comprendre la passion négative que certains lui vouent ; ce que la science a récusé, ce que la science a démoli. N’est-ce pas le désenchantement du monde et la destruction des hommes qui sont ici en cause, imputés directement à la science, en tant que science ?

Commentaires. En tant que science, pas en tant que technologie, en tant qu’industrie. La technique est liée au pouvoir depuis toujours. Archimède défendit sa cité avec des instruments construits d’après son art (auxquels on ajoute parfois, pour la légende, les fameux « miroirs ardents »). Et l’industrie veut dire d’abord le travail, l’ingéniosité, l’efficacité (l’abeille ou la fourmi industrieuses).
Quand Heidegger dit de la science qu’elle ne pense pas, la formule est plus descriptive que polémique même si elle veut provoquer, choquer. Heidegger précise même que pour l’instant, nous ne pensons pas encore. Donc, au fond, personne ne pense (encore). Et la science a pour but de connaître (pas de penser), d’établir des lois, de déterminer des causes matérielles. Evidemment, cette non-pensée de la science la rend vulnérable à toutes les dérives : son irréflexion constitutive l’expose (comme beaucoup d’autres savoirs) à toutes les exploitations socio-politiques. A la limite, la science pourrait utiliser le

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