On dit communément des personnes trop ambitieuses qu’elles désirent l’impossible. Mais de qu’est que l’impossible ? S’agit-il d’un impossible physique, il est impossible de remonter le temps, ou encore d’un impossible moral qui serait pris au sens du mal ? Ou bien évoque t-on le sens familier du terme, qui par exagération, correspond à quelque chose de très difficile à atteindre ou de simplement irréalisable. On peut notamment prendre pour exemple, dans l’Iliade, le cas de Zeus, pourtant le Dieu des Dieux et le Roi de l’Olympe, qui se trouva dans l’incapacité de sauver Troie de la guerre qui causa sa perte. Dès lors, interrogeons-nous sur le lien entre l’impossible et le désir. Le mot désir trouve son étymologie dans le mot latin desiderare, qui signifie « regretter l’absence de l’astre », l’astre étant l’impossible à atteindre. On retrouve donc dans l’origine même de ce mot un lien étroit avec la notion d’impossible. Le verbe «pouvoir » interroge quant à lui soit la capacité physique de l’individu, ou bien le caractère au sens moral, le caractère permissible de quelque chose. On se demandera dans cette mesure si la dynamique issue des désirs sans cesse renouvelés est vraiment pernicieuse ? En première approche, il apparaît que le désir est source de douleur mais le désir de l’impossible peut tendre vers l’émulation, source de grand progrès ***
D’après Descartes, si « je désire, c’est qu’il me manque quelque chose ». Or, le désir impossible ne pouvant être assouvi, il sera irrémédiablement la cause de douleurs. C’est pourquoi Epicure avait pour idéal l’ataraxie, dont le but ultime serait d’échapper à tout affect. Cette absence de trouble et d’agitation de l’âme prouverait indépendance de cette dernière, qui serait la source du bonheur. Ainsi, même si je peux désirer l’impossible, je devrais me l’interdire afin de m’éviter une trop grande souffrance. Dans la lettre à Ménécée, Epicure évoque une classification des désirs : « parmi nos désirs, les uns sont