Peut-on ignorer la politique?
Il est vrai que le spectacle de la vie politique peut décourager au point qu’on juge préférable de s’en désintéresser totalement.
D’un autre côté l’histoire donne de nombreux exemples de catastrophes ayant leur source dans l’indifférence des citoyens pour leurs affaires publiques.
Est-il alors possible de ne faire aucun cas de la politique?
Et si cela était possible, est-ce que ce serait une attitude légitime chez un être humain?
Finalement, la politique est-elle une activité facultative, liée à un intérêt simplement personnel, ou bien un devoir inséparable de notre condition d’homme?
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A en croire les philosophes, la politique est une activité des plus nobles. En effet, rien n’est plus respectable en apparence que de se soucier des affaires de la Cité et de s’efforcer de réaliser l’intérêt général, ce qui est l’essence même de la politique : on sait que nous héritons de la pratique et du mot des mœurs démocratiques de la Cité athénienne qui constituait aux yeux d’Aristote le modèle parfait du cadre d’existence de la vie humaine. L’histoire nous a d’ailleurs laissé en grand nombre les noms de ces hommes fameux qui se sont dévoués à une cause ou qui ont incarné un moment de l’histoire de leur nation : qu’on pense à Gandhi pour l’Inde, à De gaulle pour la France, ou à Périclès pour Athènes. Toutefois cette vision de la politique reste bien théorique ! Et surtout elle ne s’accorde pas avec le spectacle des réalités la vie politique, qui nous montre bien plutôt des hommes luttant pour le pouvoir, usant de moyens déloyaux, voire carrément immoraux, et dont le principal motif est l’ambition personnelle.
A ce sujet la vie politique des sociétés démocratiques se distingue particulièrement. Fondée sur l’alternance des gouvernements, rythmée par des élections régulières, elle nous donne mille occasions de nourrir