Peut-on parler d'une classe ouvrière en france?
La révolution industrielle qui a frappé l'Europe de la fin du XVIIIe siècle (années 1780) a eu pour conséquence majeure, dans chacun des pays concernés, le passage d'une société à dominante agraire et artisanale à une société commerciale et industrielle. Malgré son cas « particulier », la France a donc ,comme ses voisins, vu sa population jusqu'ici a majorité rurale se tournait vers le monde industriel naissant de la « grande entreprise » pour former un véritable population a part et en constante expansion durant tout le XIXe siècle. Mais peut on pour autant parler, pour le cas français, de l'émergence d'une véritable « classe ouvrière » sur la période (années 1789-1880)?
Une telle question sous entend de bien faire la différence dans les termes entre ce que serait une « population » et une « classe ouvrière ». Ainsi, si les faits prouvent bien l'existence d'une « population ouvrière » importante en France sur la période, on peut néanmoins se demander si cette population peut être envisagée comme une « classe sociale » au sens marxiste du terme, a savoir autant une structure objective et constatable qu'un ensemble d'individus se reconnaissant comme faisant partie d'un même « groupe social ». Partant de ce problème, on tentera d'y répondre en s'interrogeant sur les éléments qui permettrait de reconnaître a la population ouvrière française une forme d' « unité sociale » sur la période. Si on commencera par voir quels éléments semblent empêcher la mise en place d'une « classe ouvrière » unie en France au XIXe , on verra par la suite qu'il semble dés lors plus pertinents de parler non pas d'une mais de « plusieurs » classes ouvrières distinctes. On terminera en se demandant si la période étudiée, a défaut d'être celle de l « 'émergence » réelle d'une classe ouvrière, ne présente pas plutôt les prémices de ce que sera la classe ouvrière française au siècle suivant.
D'emblée , le