Peut-on vivre sans les autres ?
Or si la culture comme fait anthropologique réunit tous les groupes humains, la diversité de leurs cultures particulières les sépare les uns des autres. Aussi si l’on cherche à ramener les cultures à l’identité de la culture, il convient de les ordonner selon un critère commun. Dans la mesure où la culture comme fait anthropologique coïncide avec l’opposition à la nature, il serait possible d’ordonner les cultures particulières par rapport au degré particulier de leur opposition à la nature. En ce sens il serait légitime de hiérarchiser les cultures humaines par rapport à ce critère, c’est-à-dire de leur donner chacune une place dans un système de valeur. Cependant cette tentative de hiérarchiser a pour conséquence inacceptable de considérer certaines cultures comme plus cultivées que d’autres, et donc plus humaines par leur éloignement de la nature. Ainsi cette thèse ne pourrait être tenue jusqu’au bout.
On peut en effet se demander en étudiant le critère choisi pour fonder cette hiérarchie à quelle culture particulière appartiendrait celui qui l’a choisi. Aussi puisque aucun homme ne vit hors d’une culture particulière, il faudrait ramener cette tentative de hiérarchie à un préjugé ethnocentriste. Il serait par conséquent illégitime de hiérarchiser les cultures humaines. Nous sommes alors confrontés à ce problème : si aucun homme ne vit en dehors d’une culture particulière, la