Philo
Le travail de la nature est nécessaire, essentiel, c'est-à-dire qu'il ne peut pas ne pas être. En ce sens, il s'exerce depuis toujours, de l'époque de la Grèce antique à aujourd'hui. De là, ne peut-on pas penser que le travail n'est qu'une contrainte et rien d'autre ?
Spontanément, l'opinion répondrait par l'affirmative puisque nous sommes bien tous forcés de travailler pour subvenir à nos besoins dans un débat plus ou moins direct avec la nature sans quoi nous nous verrions dans l'impossibilité de vivre une vie décente. En effet, c'est parce que le travail est rémunéré que je peux m'acheter de quoi manger, m'assurer un certain confort. Mais il s'agit alors d'un dur labeur, pénible à effectuer et contraignant. Pourtant, par le fait de travailler, l'homme prend conscience de ce qu'il est et de ses possibilités physiques et psychiques. En produisant manuellement un objet, l'individu tire une réelle satisfaction à la vue de son œuvre, il est fier de son capital.
Dès lors, le travail correspond-il uniquement à une contrainte externe à soi ou bien ne peut-on y voir au contraire le moment de libération, d'accomplissement de l'être par la transformation que tout un chacun apporte au monde ? Ne serait-ce pas plutôt une obligation donnée de l'intérieur parce que notre raison nous le demande qui en ferait une valeur positive ? Est-il seulement aliénant ou bien source d'émancipation ? En bref, peut-on réellement limiter l'essence du travail à la contrainte ou renvoie-t-il à autre chose de plus bénéfique pour l'homme ?
Tout d'abord, on pourrait penser que le travail relève d'une nécessité naturelle. Nous devons travailler pour survivre du fait que la Terre ne produise pas spontanément de quoi répondre à l'ensemble de nos besoins. Il faut donc la transformer pour produire de la nourriture par exemple. Conformément à l'étymologie et à la vision de la Bible qui y voit une punition divine due au péché originel (de fertile