I. Existe-il une pensée autonome, indépendante d’autrui ? Qu’est-ce que, par définition, le fait de penser ? De ces éclaircissements sur ce qu’est réellement le fait de penser, peut surgir une question anhistorique, à savoir, existe-il une pensée autonome, indépendante d’autrui ? Ce thème de la pensée par soi-même peut prendre sens dans différents domaines concrets. Deux genres de pensées : où l’homme peut-il penser seul ? a) Une pensée spontanée Il existe une pensée spontanée qui, paradoxalement parait presque irréfléchie. Prenons l’exemple du plus vierge de tous les hommes : un nouveau-né. L’enfant qui mettra sa main sous de l’eau bouillante la retirera aussitôt sans que l’on ait eu besoin de le lui demander. Non sans pouvoir affirmer que dans son cerveau se soit déroulé un circuit de réflexions poussées, il n’en reste du moins pas de doute, qu’en raison de son existence, de son caractère d’être humain, la douleur l’aura indubitablement rendu autonome par la pensée. De même, pour l’enfant qui, ne maîtrisant pas encore ses petites jambes tombera et pleurera immanquablement. Le cas de l’enfant est le plus concret pour symboliser l’existence d’une pensée innée, pensée qui ne nécessite donc pas l’intrusion d’une tierce personne. Les sensations, comme mécanisme cérébral serait donc le domaine premier de l’exercice de la pensée par soi-même. b) Une « pensée réfléchie » Comme pour tout concept, il n’existe pas un unique degré de pensée. Précédemment a été vu la pensée spontanée, on pourrait aussi distinguer une « pensée réfléchie », même si cette appellation semble être un pléonasme. Cette « pensée réfléchie » serait le degré le plus élevé puisqu’elle quitterait le domaine des sensations, de l’instinctif. L’animal ressent, et agit seulement par instinct. L’homme n’est pas un animal, il possède un équipement psychique. L’évolution de la lignée humaine prouve que l’homme actuel est constitué de sorte à user de toutes ses facultés, qu’elles