Philosophie
Tel est le problème que Kant résout dans cet extrait de sa Doctrine de la vertu. Le philosophe veut montrer que c’est légitimement que la conscience, qui nous constitue, a le devoir moral de se juger à partir de la représentation d’un autre qu’elle.
Reste qu’ainsi conçue, rien ne lui interdirait de toujours plaider pour sa cause et donc de n’être qu’un leurre. Dès lors, l’autre qui me juge dans le phénomène de la conscience morale ne doit-il pas être un autre réel qui se montre à moi ?
On verra pourquoi selon Kant l’homme, quelle que soit sa façon d’agir, ne peut pas ne pas être jugé moralement par sa conscience. Puis nous verrons d’où vient qu’elle se dédouble. Et enfin on pourra s’interroger avec lui pour savoir comment concevoir cet autre qui juge nos actions. L’auteur commence par poser l’universalité de la présence de la conscience en l’homme. Il indique son action en la présentant comme un juge intérieur par différence avec le juge du tribunal qui est une autre personne que les parties. Comme juge la conscience connaît ce qui se passe, elle observe selon Kant. En effet, il n’y a pas de jugement sans connaissances des faits. Or, en matière morale, c’est l’intention qu’il faut connaître. La conscience saisit donc l’intention du sujet car c’est la sienne ou ça a été la sienne.
Mais elle menace également. Celle-ci ne consiste pas à simplement produire la crainte même si elle la produit aussi. Car Kant généralise son propos en disant que le rôle de la conscience est de