Phèdre commentaire scène d'aveu
Introduction
Phèdre est une des tragédies les plus connues et étudiées de Jean Racine (1639-1699), dramaturge français du XVIIème siècle. Écrite en 1677, elle fut un succès immédiat à Versailles et promut son écrivain historiographe du roi*.
Lorsqu’on arrive à la scène trois de l’Acte I, la situation est de la plus délicate : le roi Thésée est absent depuis trois mois, son fils Hippolyte décide de partir à sa recherche et Phèdre se meurt. Cette scène est la confrontation entre la reine et sa confidente, Oenone, qui tente de connaitre la raison de la déprime de sa maitresse. L’extrait du vers 237 au vers 316 expose les sentiments choquants de Phèdre : c’est l’élément perturbateur.
*historiographie : art d’écrire l’histoire ; dans le cas de Racine, il est question d’éloge royale (voir liaison ‘art et pouvoir’ déjà analysée lors du Devoir des Vacances de Toussaint : la comédie ballet, une volonté politique).
I. Un aveu choquant
1. Les mots arrachés
Oenone est la confidente de Phèdre, et à ce moment de la pièce, elle a remarqué un changement dans l’attitude de sa maitresse. Inquiète, elle cherche à en connaitre la raison.
Pour faire parler Phèdre, Oenone mise d’abord sur certains de ses sentiments : la culpabilité («Par des vaines frayeurs cessé de m’offenser »), l’amitié (« Madame, au nom des pleurs que pour vous j’ai versé »). Puis, elle utilise des procédés plus directs : questionnements (« Que faites-vous madame ? ») qui peuvent prendre une quo notation accusatoire (« Aimez-vous ? ») et présence de l’impératif dans son expression (« Délivrez mon esprit de ce funeste doute »).
2. Oenone, une confidente loyale
Le fait qu’Oenone puisse donner un ordre à sa maitresse est synonyme d’une relation d’amitié véritable entre les deux femmes : Phèdre connait sa confidente depuis très longtemps, elles sont liées. Leur amour est d’autant plus illustré par le contact physique entre les deux femmes: « Par vos faibles genoux que je tiens