Pierre reverdy
L'œuvre de Pierre Reverdy, largement reconnue de son vivant, est en train de disparaître dans l'oubli. Il passe pour difficile à lire alors que nul n'a plus que lui fait acte de transparence. Même si ses poèmes sont à son image, solitaires et secrets, « de ma vie, je n'aurai jamais rien su faire de particulièrement remarquable pour la gagner, ni pour la perdre », il a laissé une œuvre limpide par sa nudité, mystérieuse car elle ne cesse d'interroger le plus secret de nos existences. « La poésie de Reverdy part d'une obsession et d'une blessure mais tout dans ces poèmes s'emploie à les éluder ou à les masquer. Il fut avant tout un poète pour les poètes, et son œuvre peut être considérée comme une quintessence de la poésie contemporaine, dont la plupart des "tendances" y trouvent leurs racines » écrit Gil Jouanard.
Pierre Reverdy est né à Narbonne le 13 septembre 1889. Descendant d'une famille de sculpteurs, de tailleurs de pierre d'église, sa vie sera marquée par un sentiment de religiosité que l'on retrouve dans sa poésie. Il passe son enfance au pied de la Montagne Noire. Ses études le mènent à Toulouse où il se passionne pour Balzac et Rimbaud.
Il monte à Paris en 1910 avec le désir de se faire un nom dans les Lettres, s'installe à Montmartre et fréquente des peintres cubistes et des poètes tels Max Jacob, Pablo Picasso Juan Gris, Georges Braque, Henri Laurens, Pablo Gargallo, Henri Matisse, Fernand Léger et Guillaume Apollinaire. Il vit intensément l'expérience cubiste et poursuit une recherche exigeante voire spirituelle qui le conduira à rompre avec tout, Montmartre, la littérature, la poésie, les amis, en 1926.
Auparavant, dans les années 1912-1914, il collabore à la revue d'Apollinaire, Les Soirées de Paris. Engagé volontaire au début de la Première Guerre mondiale, il est réformé, et devient, à son retour en 1912, correcteur dans une imprimerie. Il compose alors lui-même ses premiers ouvrages qui seront publiés : en 1915, Poèmes en