Pinochet dictature
Commandant en chef de l'armée chilienne, le général Pinochet prend la tête du coup d'État du 11 septembre 19731 contre le gouvernement du président socialiste Salvador Allende, élu démocratiquement en 1970. À la suite de ce coup de force, le régime militaire d'Augusto Pinochet se met en place : Pinochet dirige le pays pendant 17 ans, d'abord comme président de la junte de gouvernement (1973-1974), ensuite comme président de la République auto-désigné (1974-1981) puis seulement comme président de la République dans le cadre d'un nouveau régime constitutionnel mis en place à partir du 11 mars 1981.
Son régime est marqué par de multiples violations des droits de l'homme (plus de 3 200 morts et disparus, plus de 38 000 torturés2, des dizaines de milliers d'arrestations de dissidents), lesquelles ont fait l'objet de trois rapports et de quatre procédures judiciaires dans les années 1990 et 2000, et ont entraîné l'exil de plusieurs centaines de milliers de Chiliens. La présidence de Pinochet est dénoncée dans son ensemble comme une période de dictature militaire, par de nombreux historiens, médias et ONG ainsi que par ses opposants3,4,5,6,7,8,9,10; la qualification de dictature est également reprise par le rapport Valech, publié au Chili en 200411. Ses partisans chiliens le considèrent au contraire comme le sauveur du pays face au communisme12,13.
Sur le plan économique, son régime est marqué par la libéralisation de l'économie, la liberté des changes et l'ouverture du pays à la concurrence internationale14, réformes inspirées par les « Chicago boys », rompant avec les précédentes politiques économiques interventionnistes15. La situation de « stabilité économique » qui aurait été atteinte par le Chili sous le régime de Pinochet est louée