Place des fêtes par sami tchak
Dans son roman Place des fêtes, Sami Tchak se livre à un jeu de démystification où la langue devient synonyme de scalpel perforant tous les abcès qui enfle l’identité d’un être qui ne veut rien d’autre qu assumer sa condition humaine.
C’est un homme qui parle de tout sans équivoque, il parle de lui, de son enfance, de sa famille, de ses origines africaines. Ce roman réunit tous les thèmes en relation avec la condition de la communauté immigrée dans la banlieue parisienne. Chacun de ses personnages incarne une attitude devant la vie. Mais tous assument leur condition humaine dans ce qu'elle a surtout de vil c'est-à-dire de honteux qu’on ose guère révéler…Tous vivent ce que l'auteur a appelé lui-même «une putain de … ». Formule vulgaire et pourtant efficace pour rendre compte de cet état d’âme reflétant un malaise existentiel. « putain de... » Aussi vulgaire que cette formule puisse paraître, elle sert à présenter les chapitres de ce roman et sert même, en fait, à définir l'ensemble du récit.
Place des Fêtes évoque avec humour, ironie et surtout cynisme le profil psychologique de toute une communauté en exil. On assiste à une analyse caustique d’une frange de la société, d´une catégorie de personnes avec leurs âges et leurs races confondus. Dans ce texte l’Afrique est un espace imaginaire évoqué à travers les contours de la vie quotidienne telle qu’elle est vécue dans cet espace parisien.
Le héros narrateur se démarque de sa communauté pour en retracer les espoirs et les faiblesses. Immigré malgré lui, il vit à sa façon sa différence par sa peau et par les récits nostalgiques de son père qui parle toujours d'un retour possible.
Le héros se trouve ancré malgré lui dans l'espace africain. Lui, qui se considère à 100 pour cent français. En fait, dans cette situation de « migritude » retour et continuité se trouvent confondus. On dirait que l'auteur ne fait pas exception à cette règle.
Tout ce qu'il raconte est imprégné par