Place et rôle de l' immigration dans la france des années 20.
Le premier conflit mondial est un moment charnière dans l’histoire de l’immigration. Etant donné que les hommes valides sont au front, le déficit de main-d’œuvre s’aggrave brutalement, ce qui nécessite le recrutement collectif d’ouvriers en provenance de pays alliés mais aussi de l’empire colonial : 440 000 travailleurs étrangers et 225 000 travailleurs coloniaux. Pourtant, dès le départ, il est clair pour les pouvoirs publics que les « indigènes » ne représentent pas une source durable de recrutement. Aussi, la plupart d’entre eux sont rapatriés en 1919. La politique de recrutement organisé des immigrants est réactivée au cours des années 1920 dans un contexte de reconstruction du pays et de manque de main-d’œuvre. La règle qui s’impose alors est d’écarter les « races antagonistes » (les Allemands) et les « races inférieures » (« indigènes » des colonies). Aux immigrés « choisis » s’opposent alors ceux que l’on appelle « indésirables ». A la fin des années 1920, la France compte plus de 3 millions d’étrangers. Il devient alors le plus grand pays d’immigration du monde. Nous verrons alors que l' hécatombe humaine de la Grande Guerre et de nouveaux besoins en main d' œuvre favorisent une arrivée massive et rapide d'immigrés en France dès le début des années 20. Puis, la présence de ces hôtes nouveaux inspire une réglementation spécifique et engendra à nouveau des tensions économiques et politiques. Enfin, dés la crise de 1926 et la hausse du chômage, l' immigration devient un grand débat national.
I. L' immigration : un recours inéluctable face aux conséquences de la guerre
Au lendemain de la guerre, la situation démographique et économique de la France rend le recours à l' immigration quasiment inéluctable.
A. Les conséquences de la guerre.
Humaines : Les pertes de vie humaine constituaient la conséquence la plus dramatique du conflit qui venait de s' achever. En effet,