→ Comment, dans cette lettre tragique, Roxanne, avec assurance, discrédite-t-elle Usbek ?

I / Roxanne s'exprime pour la dernière fois de façon tragique a. elle se libère avec un aveu dramatique pour Usbek : elle l'a trompée b. elle met en scène sa propre mort

II / Elle discrédite Usbek a. elle met en avant l'aveuglement et la naïveté de son époux b. elle évoque leur relation avec ironie et lucidité

Conclusion :

Par sa franchise brutale et son caractère tragique, théâtral, cette dernière lettre, dans laquelle Roxanne met en scène sa propre mort, clôt ce roman épistolaire sur une note particulièrement sombre, différente du reste de l’œuvre. L’orientalisme aux couleurs chaudes, prend la teinte du sang. Roxane, dans cette ultime lettre, se libère définitivement du sérail, tandis qu’Usbek est violemment discrédité et réduit au silence. : tout ce qu’il croyait avoir mis en place, s’est écroulé.

Ouvertures :

Et lorsque l’on relit la lettre 26 adressée à Roxane, on mesure l’étendue de son aveuglement...Lucide et perspicace quand il dénonce le système politique et social français, il perd toute clairvoyance sur sa propre façon d’exercer le pouvoir.

Pensons à la lettre 148 dans laquelle il se déchaîne contre ses épouses et la révolte qui gronde dans le sérail. Son échec, cinglant, est celui du despotisme (= tyrannie), dont Montesquieu montre brillamment les impasses. La tyrannie – qu’elle soit politique ou conjugale – voue ceux qui s’y livrent, à la destruction. Dans cette lettre de clôture, la parole est d’ailleurs accordée à une femme opprimée. Ainsi, il n’est pas exagéré de voir dans Les Lettre persanes, une dimension féministe. Montesquieu, homme des Lumières, est décidément un précurseur.