Pline le jeune, les chrétiens
Nous sommes en présence d’un document de nature littéraire et à caractère officiel. Il s’agit en effet des lettres 96 (97) et 97 (98) extraites du livre X de la Correspondance de Pline le Jeune. C’est une source primaire originellement écrite en latin qui marque par l’avènement d’une prose épistolaire artistique. Les tomes I à IX de cette correspondance concernent des entretiens avec la classe sénatoriale, mais le livre X est le plus important car il est relatif à la correspondance entre Pline le Jeune et Trajan, c’est un témoignage historique unique des relations que pouvaient entretenir un gouverneur et un empereur, mais également une source de premier ordre sur ce que pouvait être l’administration d’une province romaine au IIe siècle. Trajan est probablement né en 53 à Italica en Bétique. C’est sous son règne qui dure de 97 à 118 que l’Empire romain connait son apogée et a la plus grande surface territoriale. Par son intégrité, sa simplicité, son appartenance aux couches conservatrices, il s'attire les bonnes grâces des érudits latins tels que Tacite et Pline, mais aussi l’admiration du milieu sénatorial. Sa popularité lui vaut d’ailleurs le titre d'Optimus princeps, «le meilleur des princes». Pline le Jeune quant à lui est est né en 61 ou 62 à Côme dans le nord de la péninsule italienne. Orphelin suite à la mort de son père, il est adopté par son oncle, Pline l’Ancien, qui se charge de son éducation. Membre de l’élite intellectuelle romaine, il commence sa formation dans les écoles de rhétorique puis passe un an dans la légion en Syrie. Il gravit ensuite les échelons et fait une impressionnante carrière dans l’exercice des charges publiques en étant successivement questeur, tribun de la plèbe, préteur, préfet du trésor public, militaire, préfet du Trésor et consul. En 111 ou 112, il est représentant extraordinaire de l’empereur sous les titres officiels de proconsul et Trajan l’envoie alors comme