Poesie
Pourtant, l’évolution des supports a également eu une grande influence. Les premiers ouvrages étaient écrits sur des rouleaux de papyrus enroulés en volumen dans un cylindre. Ils n’autorisaient donc qu’une vision partielle du texte à lire.
Progressivement, entre le IIe et le IVe siècle, l’introduction du parchemin permet la rédaction des ouvrages en codex composés de feuilles pliées et cousues ensemble. Le livre ne subira alors pratiquement plus de modification de structure. Cette nouvelle présentation permet de consulter les ouvrages de façon moins linéaire : il devient possible de feuilleter pour accéder directement à un passage du texte.
Jusqu’aux environs du Xe siècle les mots étaient écrits les uns à la suite des autres, sans blancs ni ponctuation (scriptio continua) :
UNETELLEECRITURENEFAVORISEPASLADETECTIONRAPIDEDESMOT
SETOBLIGEAUNDECHIFFREMENTLABORIEUXLETTREALETTREDESOU
VRAGESLAVITESSEDELECTUREESTDONCTRESLENTE
La lecture à haute voix était quasi systématique. Ce n'est qu'à partir du Xe siècle que des moines Irlandais souhaitant diffuser au plus grand nombre l'information biblique inventèrent les blancs dans l'écriture. Si des textes datant du Ve siècle av. J.-C. attestent que la lecture silencieuse était pratiquée en Grèce, elle resta probablement exceptionnelle pendant de longs siècles. Dans ses Confessions, Augustin d'Hippone relate sa stupéfaction quand il voit Ambroise de Milan pratiquer la lecture silencieuse. La lecture demeure une activité collective dans les milieux bourgeois jusqu’au milieu du XVIIIe siècle. Parmi les ouvriers, le roman-feuilleton continue d’être lu à voix haute jusqu’au lendemain de la Première guerre mondiale. En Europe, la lecture orale, parfois chantée ou psalmodiée occupe une place