Poesie
Poésie et illustration, sous la direction de Lise Sabourin. Nancy, Presses universitaires de Nancy, collection du Centre d’Étude des Milieux littéraires, 2008. Un vol. de VII-418 p. La collection du Centre d’étude des milieux littéraires, dirigée par Lise Sabourin, publie des travaux envisageant son sujet sous un jour historique, sociologique et esthétique ; à ce dernier point de vue se voient privilégiés les rapports entre les écrivains et les artistes. En ce sens, un volume Conversation entre les Muses avait paru en 2006 ; Poésie et illustration est aussi à situer dans ce domaine. Poésie et illustration : on pourrait mettre en doute, souligne Lise Sabourin, la validité même de la notion d’illustration d’une poésie : superfluité, trahison, redondance, facilité ? Il s’agit pourtant d’une pratique fréquente, durable, renouvelée au gré de l’évolution des techniques. Illustrer, c’est enluminer, donner de la lumière à une œuvre littéraire par le recours à d’autres arts, le plus souvent visuels, mais aussi sonores, parfois gestuels, éventuellement scéniques. Illustrer, c’est souvent donner à comprendre sous l’angle d’une autre esthétique ce que le poème porte en soi, le révélateur iconique ou auditif décryptant les beautés secrètes du texte, permettant d’en mieux saisir l’architecture interne. L’illustration peut aussi assurer une fonction de diffusion, voire de propagande. Parfois, c’est au prix d’une mutation esthétique surprenante qu’un dessinateur ou un musicien porte à la connaissance de nouveaux publics une œuvre perçue comme déjà datée, leurs créations pouvant devenir emblématiques de leur réception. De ce fait, l’histoire littéraire et artistique que brossent, touche après touche, les vingt-sept contributions de ce volume, de Villon et Marot à la Pléiade et à la poésie baroque, de La Fontaine et Racine à Voltaire et Diderot, de Chateaubriand et Soumet à Musset, Vigny, Gautier, Baudelaire et Banville, d’Apollinaire,